lundi 6 octobre 2014

Décapage et tapage

Plutôt que de vous raconter l'épisode navrantesque de mon scanner du labrum glénoïdal, un épisode qui m'a convaincu de deux faits historiques: 1/ le XVIe arrondissement de Paris n'est pas dans Paris et 2/ Quand le chirurgien dit "je vais piquer", ce n'est pas une menace mais une promesse, je préfère vous inciter à acheter le nouveau numéro de la revue Décapage (ou à vous le faire offrir, mais qui offre encore des revues de nos jours?). Dans ce numéro (#51), vous trouverez de quoi vous instruire, puisqu'il est question des drames humanitaires suivants: 1/ les revues (avec entre autres un petit texte de ma fabrication intitulé "A quoi serviraient les revues littéraires si elles n'existaient pas?"); 2 les prix littéraires, et là on vous engage à lire séance tenante le texte de Julien Blanc-Gras dans lequel il évoque sa revanche sur Chateaubriand, texte qui vaut son pesant de poilade (et balance grave sur les lamas). Il y aussi Jakuta Alikavazovic, qui raconte qu'un juré lui a avoué ne pas avoir voté pour elle parce qu'il avait peur de prononcer son nom (ce devait être un cousin de Hubert Bonnisseur de la Bath…); des dessins tout simples d'Eric Pessan, un texte de Véronique Ovaldé contenant cette phrase précieuse ("on est toujours le rastaquouère de quelqu'un") et surtout un méga dossier sur Pierre Michon by himself, absolument passionnant. Vous trouverez aussi Thomas Vinau qui commente des photos et fait ça très bien, comme à son habitude. Begbeider (oui, je sais, ça s'écrit pas comme ça) qui avoue qu'il ne sait toujours pas qu'il est écrivain (un éclair de lucidité dans un orage de promo?); et plein de tas de beaucoup d'autres choses assez sympas.
C'est publié par Flammarion, qui est éditeur, et ça coûte 15 euros. On y apprend également que le numéro 54 sera consacrée à Maylis de Kerangal, ce qui ne gâte rien. Autant de choses qui vont m'aider à affronter l'horrible, la pathétique, l'infrangible vérité: plus jamais je ne jouerai au ping-pong (sauf à me mettre à jouer de la main gauche, mais c'est la main qui me sert à me gratter la barbe, et je préfère ne pas la solliciter pour des pratiques plus dangereuses).
Voilà. On est lundi sauf preuve du contraire, et hier dans les rues de Paris, les ennemis du genre (humain) ont réussi à brailler la phrase la plus conne du millénaire: "Un père, une mère, c'est élémentaire." Indépassable.

2 commentaires:

  1. "Un père, une mère, c'est élémentaire." Indépassable ! Et la connerie incommensurable ! Heureusement, Décapage nous embarque sur son vaisseau admirable vers des contrées rigolotes !

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  2. un labrum glénoïdal : grands dieux c'est quasi un grand trou pour faire bouger l'humèrus
    heureusement que ce n'est pas plus bas (et toujours dans le dos) dans la région fessière
    (et est on sur qu'il n'y a pas relation entre les deux zones ?)

    et si c'était un glénum laboridal : le pire des virus qui attaque toute tentative de travail ??

    pauvre Claro

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