lundi 14 octobre 2013

Quand la langue déborde

Demain mardi 15 octobre, à 20h,  je participerai à une rencontre croisée avec l'écrivain américain Percival Everett à la Maison de la Poésie (passage Molière, 157 rue Saint-Martin, 75003) – l'ami Percival  était d'ailleurs ce week-end à Bordeaux pour plusieurs rencontres dans le cadre du festival Lettres du Monde.
La rencontre sera animée par Sophie Joubert. C'est payant: 5€ (mais comme on est deux pour le prix d'un, on peut dire que c'est quasiment les soldes d'automne…). Gratuit si vous êtes adhérent. Le thème: les "débordements de la langue". Voici d'ailleurs le "pitch" concocté par la Maison de la Poésie à cette occasion:
"Déjouer les attentes du lecteur, s'emparer d'un genre pour le faire éclater, pousser le langage à son point de rupture, voilà ce qui lie l'auteur-traducteur Claro et l'écrivain américain Percival Everett. Romancier protéiforme, Percival Everett explore les possibilités offertes par le western, le polar ou l'autobiographie (Effacement, Pas Sydney Poitier, Montée aux enfers) pour en révéler les mécanismes dans un dévoilement toujours empreint d'ironie. Le rapport au langage est sans cesse mis en question, les mots se « cannibalisent », selon l'expression de Claro, lui-même traducteur d'une littérature américaine du débordement (Danielewski, Gass, Vollmann...). L'auteur de Livre XIX, CosmoZ, Madman Bovary aime à emmener le lecteur dans une traversée vertigineuse des lieux et des époques, son écriture explosive explorant les travers de l'âme humaine tout en faisant éclater les conventions romanesques. Dialogue autour de deux écritures hors-normes."
Venez très beaucoup ! (On vous promet de ne pas déborder sur l'horaire.)
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Photo: © Hassen Haddouche

3 commentaires:

  1. On dirait un photomontage.

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  2. Raconte-moi tout sur Anna Livia
    Tell me all about Anna Livia
    C'est cela !
    Le courant Joyce, sens Liffey, est le témoin d'une inflation
    sémantique, d'une crue substantive qui se fait au détriment
    de l'articulation, de la syntaxe
    Ou plutôt, en vérité, cette crue laisse sur son passage la syntaxe
    intacte, ne touche pas une seule seconde à la syntaxe
    de la phrase
    O tell me about Anna Livia
    Somme toute Finnegans Wake est un livre simple
    Qui va dans un seul sens
    Dans le sens des phrases
    Dans le sens de la grammaire
    L'anglais y est seulement l'enjeu d'un essai de débordement,
    d'engloutissement, de déferlement
    La petite île se fait aussi grosse que le bœuf bull John Bull,
    La petite île fait des bulles
    La laveuse à son lavoir son savoir fait des bulles de savon
    Qui irisent
    Qui iriselandent
    Qui irlandisent
    Finian's rainbow
    C'est l'arc-en-ciel de Finian
    Wizard of Oz
    Sorcier des eaux
    Avec Judy Garland Judy Guirlande dans le rôle de la Liffey
    Distinguons donc
    Bien
    La surface
    Et
    Le fond
    L'effet de surface les bulles sémantiques qui éclatent la mousse
    sémantique qui lave le linge de la langue plus blanc
    (Jacques Darras)

    Car c'est bien de ça qu'il fut question hier soir (et je fus heureux d'y être, et de l'entendre, dit par toi comme par Percival): "fiction de la langue" (tordue, malaxée, biffée, rehaussée) pour être "langue de cette fiction-là" - "langue de la fiction" qui se doit, pour que celle-ci ne soit pas copie servile, de se faire "fiction de langue" réinventant la "langue de la tribu" dont parlait Mallarmé (pour l'usage de celle-ci?)
    "Tous les diamants du ciel", c'est beaucoup de choses, entre autres (last but not least) celle-ci: lorsqu'on ne peut habiter dans le monde que par le retour ou l'errance, il faut les épouser jusqu'à ce que la mort vienne se faire délivrance - Mais JAMAIS celle du langage...

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  3. le 14 octobre, puis le 15 puis le 16…

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