mercredi 25 février 2009

Avant-printemps

D’emblée, ma cocotte, on omet les personnages, leurs familles, relations, animaux domestiques, et autres ambitions. La psychologie des surfaces étant ce qu’elle est, après vérification n’a pas tenu, ici trois lignes. Ce n’est pas renoncement ni édit cruel, le public pervers l’aura compris. On n’en veut pas. Ce serait, sinon, faire ripailles d’imbroglios. User et s’amuser de subterfuges. Et puis, tous ces noms propres, quelle clé leur donner, à quelle portemanteau accrocher leur soi-disant idéaux ? On n’a pas voulu imposer de plan de page, ni disposer de ronds de serviette. On est comme ça, et c’est une orientation générale. On leur dit adieu et surtout bonne chance. Le temps ne presse pas, mais quand même. J’insisterai en temps voulu. Le mien, pas le tien.

lundi 9 février 2009

Plumitifs

Une petite précision pour l'ami François Bon: ma réaction sur la mort de littérature comme accroche publicitaire de mag-lit était uniquement liée à l'accroche non-littéraire publicitaire d'un mag-lit sur la mort de la littérature. Ceux qui y ont répondu ne sont pas, parce qu'ils y ont répondu, nécessairement des plumitifs. Qu'est-ce qu'un plumitif? Un plumitif, c'est nous, demain, aujourd'hui, si on tort si on travers. Je m'agace devant la question, pas devant les réponses. Comme disait Sinead O'Connor au Pape: don't miss your ennemy. Ceux qui ont répondu à cette question y ont répondu, pour certains, intelligemment. Alors n'attendons pas qu'un blog demande: le blog littéraire est-il mort? Que jamais notre entraide ne devienne une partie de paint-ball.

Aux écrivains la patrie méconnaissante


Un magazine culturel (peu importe, hélas, lequel) affiche en ce moment à son sommaire la question suivante: "La littérature française est-elle morte?" Bien sûr, on se doute que les dix écrivains contactés pour "répondre" vont nuancer, voire contredire cette éventualité faramineuse. Et on a aussi vaguement pressenti qu'il s'agit là d'un rebondissement de la fort peu intéressante polémique lancée par Donald Morrison il y a quelque temps dans Time Magazine. Il n'empêche que le fait même d'utiliser une telle question comme accroche en dit long. La question a une je ne sais trop quoi de provocateur. Ce qui me dérange, ce n'est pas tant qu'elle soit provocatrice (et, pour tout dire, aberrante), non, ce qui me dérange (pas au point de perturber mes insomnies, notez bien), c'est qu'elle contribue à entériner cette notion calamiteuse de "littérature française" comme corpus défini, entité papetière, allez savoir – et la question de la mortalité de ce corpus, quand bien elle est ou pas contestée, contribue à personnifier un objet d'étude pourtant difficilement définissable. Car franchement c'est quoi la "littérature française"? Des livres écrits par des Français? Des francophones? des francophones français? Une traduction n'en fait évidemment pas partie? Quoique? Puisqu'elle est écrite en français? Par un français? Quelles sont les conditions requises pour être crédité d'auteur de littérature française? Combien de mois faut-il habiter à Paris ou à Laval par an? Le français doit-il être votre langue maternelle? le sujet traité doit-il porter béret? quand Raymond Federman écrit en français, c'est de la littérature française? Si Jim Harrison était naturalisé demain, ça serait rétroactif ou bien? Bref c'est très compliqué tout ça. Et si c'est plus flou qu'il n'y paraît, pourquoi aller s'imaginer que cet objet flou puisse, tel un corps, être sujet au phénomène biologique de la mort? Comment une littérature pourrait-elle mourir? A-t-il fallu qu'elle naisse? Est-il possible qu'elle contracte des maladies? Suppose-t-on qu'elle grandisse, vieillisse? Bref, c'est le genre de questions qui ne fait que renforcer la fameuse notion tarte à la crème rance de la littérature générationnelle – on s'est quand même nettement plus amusé avec la notion revigorante de "mort de l'auteur".
Aussi contestée soit-elle dans les réponses apportées au sein dudit magazine, le simple fait d'en faire une accroche possiblement pertinente en dit plus long sur la critique que sur la littérature. Des guillemets n'auraient, je crois, rien changé. Le mot "français" est bien joli et tout et tout, mais dès qu'on l'applique à la littérature, grande branleuse de frontières, et qui plus est dès qu'on l'associe à l'idée de mort, eh bien, on sent pointer une angoisse qui, comment dire… Peut-être faudrait-il réserver ce genre d'interrogation aux rubriques nécrologiques (genre: Nous avons le regret de vous annoncer la mort de la littérature française, une cérémonie d'adieux aura lieu au premier étage du Flore) ou aux news médicales (Des chercheurs de Marne-la-Vallée ont peut-être trouvé le vaccin miracle contre la dégénérescence de la littérature française, les premiers tests ont eu lieu sur un échantillon de malades germanopratins). On lira néanmoins avec intérêt les réponses apportées par ce magazine culturel dont on espère qu'il est à l'abri des gros rhumes existentiels.

Major curiosities…


Deux blogs découverts récemment: tout d'abord celui de Paul Verhaeeghen, auteur de Omega Minor (en cours de traduction pour Lot 49), impertinent, fendard, libre comme l'air, rudement intelligent.

L'autre blog est un cabinet de curiosités, un vrai musée kaléidoscopique où l'on vient trouver ce que l'on ignorait chercher, c'est une pêche aux miracles permanentes, tant au niveau icono que liens, de quoi débuter chaque journée par des bulles d'imprévu.

mercredi 4 février 2009

Crise Kapital


mardi 10 février 2009, 19h

Soirée lecture et rencontre autour du livre de Viken Berberian, Das Kapital, à la librairie L'Arbre à Lettres, 14 rue Boulard, 75014 Paris (tél. : 01 43 22 32 42), en présence de l'auteur, de son traducteur, Claro et de ses éditeurs Oliver Gallmeister et Philippe Beyvin

Wayne, trader de Wall Street, parie sur la prochaine chute des cours. Convaincu de sa destruction, il parie contre le marché et spécule sur le désastre, quitte à forcer un peu les choses ! Mais sa rencontre avec une Française étudiante en architecture l’entraînera dans une autre chute…
Crise, vous avez dit crise ? Roman ironique et quasi prémonitoire, Das Kapital inaugure la nouvelle collection « Americana » vouée à une littérature de la contestation et de la critique du rêve américain.

Venez très beaucoup!