mercredi 20 février 2008

Inculte 14



A paraître en mars, le numéro 14 de la revue Inculte sera chimiquement instable mais s'efforcera de bouleverser la donne du langage dans la limite du raisonnable. Il se décomposera donc de la sorte:

Entretien
Valènre Novarina, Le langage se souvient



Dossier:
Poésie contemporaine
Sur Basse continue de J.-C. Bailly, par Arno Bertina
Sur Le Carrefour de la Chaussée d'Antin de B. Heidsieck, par Joy Sorman
Sur définitif bob d'Anne Portugal, par Camille de Toledo
Sur L'Election de J.-L. Giovanni, par Oliver Rohe
Sur Modèle habitacle, de P. Parlant, par Hélène Gaudy
Sur Les Elégies d'Emmanuel Hocquard, par François Bégaudeau
Sur Outrance Utterance de Dominique Fourcade, par Maylis de Kerangal
Sur Le Signe = de Christophe Tarkos, par Mathieu Larnaudie


Interventions
"Petit-déjeuner, déjeuner, dîner…", par Aurélie Djian
Le Faux Pas de Giorgio Agamben, par P. Gibourg
Manifeste de l'invisible, par O. de Solminihac
L'ABC Dick, mots 2 à 6, par A. Kyrou
Aphorismes pour la fin des temps, par Bruce Bégout
Du pire élixir, par Claro
Autour de PanAmérica, par Caetano Veloso

Fictions
"Mon père, dès que, enfant…" par Mathias Enard
Jimmy, par Alban Lefranc

Série affiches Inculte Code Source - Spook Country, par William Gibson

Un alexandrin, un !


"Il faut que j’aille voir si cette dinde est cuite."

(Vikram Seth, Le Golden Gate)

lundi 18 février 2008

Conti se déboise

L'académicien Robbe-Grillet nous a quittés. Il était ingénieur agronome diplômé de l'Institut national agronomique à Paris. Son dernier livre paru était sous blister. Il a aussi dit: «Rien c’est n’importe quoi mais ce n’est pas rien pour autant.»

Food For Ears

Outre un passage radio à l'émission Culture vive, sur RFI, où je causerai avec Pascal Paradou, le mardi 11 mars de 17h10 à 17h30, je serai présent au Salon du Livre pour une lecture + une signature. Voici le détail, ainsi que les autres événements Salon concernant les auteurs Verticales:



Salon du Livre de Paris (stand P73)

Les éditions Verticales seront présentes avec fonds et nouveautés au Salon du Livre de Paris Porte de Versailles. Dédicaces des auteurs :

• Samedi 15 mars de 14h à 15h30 : François Bégaudeau et Olivia Rosenthal ; de 16h à 17h30 : Arnaud Cathrine & Florent Marchet et Claire Fercak.

• Dimanche 16 mars de 15 à 16h : Philippe Adam et Ludovic Hary ; de 16 à 17h : Yussef Bazzi et Imane Humaydane-Younes.

Mardi 18 mars (nocturne), de 19 à 20h : Hugues Jallon et Pierre Senges ; de 20 à 21h : Claro, Nicole Caligaris, Hervé Gauville et Yves Pagès.



AUTRES MANIFESTATIONS SUR LE SALON:


• A l'invitation d'Isabelle Rabineau, Claro lira des extraits de Madman Bovary au Lecteur Studio (radio salon) le mardi 18 mars entre 19h et 19h30, et Marion Laine des extraits de Un cœur simple de Flaubert, de 19h30 à 20h.

Furioso, live


DMITRI BORTNIKOV
est invité
à la Librairie l'Atelier du XXe
pour une soirée de lecture et de rencontre
le jeudi 21 février à 20h

pour son roman Furioso
paru aux éditions Musica Falsa,
collection Frictions

Librairie l’Atelier du XXe : 2 bis, Rue du Jourdain, Paris. Métro Jourdain. 01 43 58 00 26

Demandez le programme



Pas mal de choses dans les semaines et mois à venir. Inventaire sans raton laveur:

Divers
• Entretien sur la traduction dans le journal La Croix (parution jeudi 21 février)
• Article sur le bovarysme dans le Magazine Littéraire (mars)
• Nouvelle publiée par la revue Traffic, n°3 (le verso "rastaquouère" des aventures de Pomponette…)
• Un texte cyclonique dans le numéro 2 de la revue Impur (mai)
• Une post-face au recueil de textes de Fabrice Colin Comme des fantômes
• Quelques avis de lecture dans la revue Décapage (prochain numéro)
• Un article sur "la mire" dans un recueil sur les séries télé à paraître chez Laureli (sept08)
• Diverses interventions dans un recueil consacré à Pynchon, par le collectif Inculte (sept 08)
• "Traduire Agape Agape: d'une béance l'autre", in Reading Gaddis (a collective volume of essays on William Gaddis's Novels, from JR to Agape Agape), edited by Brigitte Felix, Presses universitaires d'Orléans
• Interview pour le site Zone Littéraire
• Signature Madman Bovary à la librairie Le Comptoir des Mots 75020, probablement le 17 avril
• Signature + Lecture Madman Bovary au Salon du Livre le mardi 18 mars

Traductions
• Thomas Pynchon, Face au Jour, Seuil "Fiction & Cie", septembre 08
• William T. Vollmann, Pourquoi êtes-vous pauvre? Actes Sud, septembre 08
• J. Eric Miller, Décomposition, Le Masque, septembre 08
• Vikram Seth, Le Golden Gate, Grasset, septembre 08
• Viken Berberian, Das Kapital, éd. Gallmeister, coll. "Americana", janvier 09
• Paul Verhaeghen, Oméga Mineur, Lot49, février 2010

Livres (en cours/à paraître)
Coulée Douce & Tranché Net (Logomachine, I), 2009
Cosmoz, 2009
Traduction et guerrilla, 2009

dimanche 17 février 2008

A Club Is Born


A force de rhizomer, ça devait arriver: le Fric Frac Club vient d'ouvrir ses octets à quelques pas d'ici de là. Mille et un plateaux… bulbe bavard… vortex ivre… allez savoir… allez-y voir!

FRIC FRAC CLUB
IS
WATCHING YOU

vendredi 15 février 2008

Se Faire Entendre

Claro – Le premier système auditif qui écoute

Mieux entendre et tout comprendre: Claro, le premier système auditif numérique de Phonak offre l'un et l'autre. Claro intègre les toutes dernières connaissances sur l’audition humaine et des technologies de pointe pour assurer la clarté de la communication dans les environnements bruyants. Claro est doté d’un automatisme intelligent: il analyse d’abord la situation auditive puis active automatiquement le programme qui convient le mieux. En d’autres termes, Claro écoute afin que vous puissiez bien entendre à nouveau.

Claro – seule la nature a pu mieux faire

Arno Schmidt Vidéo

Un Cœur simple: premières images…


Madman Viviant


Open your ears…:
http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/chroniquelivre/

Et merci à tous ceux qui sont venus m'écouter jeudi 14 au Drugstore Publicis (Emmanuel "Tranche d'Etrange", Thomz avec ou sans z, Pedro que si, Bertina qui avait la crève, Brice le grand, Bernard le fol, Fabrice les yeux bleus qui tuent, DoubleJi Selve, etc). La prochaine fois, on fait ça chez un caviste Nicolas, promis.

mercredi 13 février 2008

More Colin…


Comme des fantômes,
de Fabrice Colin,
sortira en en avril prochain aux Moutons Electriques,
avec une préface anthume de votre serviteur…

Colin, censément mort à la date de parution dudit ouvrage, s'y fait tailler un sympathique costard critique par un florilège d'infréquentables.

"It's just a game", comme ils disent Existenz

Espérons-le.

mercredi 6 février 2008

Colin said…


No consequence at all

"Le monde se partage dorénavant entre nétocrates fluctuants et mendiants d'informations, microcélébrités à sphère réduite et wannabes pseudo omniscients, le capitalisme financier tel que nous le connaissons crache ses ultimes résidus pulmonaires en essayant à toutes forces de produire son propre combustible, on saute de myspace à facebook à google à technorati à linkedin dans un grand sillage de néant hystérique et un homme (1m65) se pavane à Versailles sans comprendre le moins du monde ce qu'il incarne, un homme qui, à une autre époque, aurait pu être président, mais ce siècle sera pulvérulent ou ne sera pas – et le seul effet que cet homme puisse produire sur ses semblables, c'est un effet de sidération tel que plus rien, désormais, à part peut-être le bruit du vent, n'accompagne sa course exponentielle et totale vers le vide."

Gare au gourou


"Maharishi Mahesh Yogi, qui fut le gourou des Beatles et a introduit en Occident la méditation transcendantale, est mort, mardi 5 février, à son domicile aux Pays-Bas, a annoncé mercredi son entourage. Il avait 91 ans. Les Beatles lui avaient rendu visite en Inde en 1968, lui conférant une renommée internationale. Des images montrant les quatre musiciens assis en tailleur et vêtus de tuniques blanches, le cou ceint de couronnes de fleurs, avaient alors été diffusées dans le monde entier." (Le Monde avec AFP et Reuters)

Je parie dix dollars qu'il va se réincarner en trader…

mardi 5 février 2008

Sugar Plum Fairy (tu écouteras)


Le numéro 1 de toute éternité sur ma iPlatine, en concert dimanche soir. Moins cher qu'un billet d'avion, plus planant que des mushrooms, moins dangereux qu'un saut dans l'inconnu et franchement époustouflant, le premier disque des Sugar Plum Fairy vous raclera l'âme jusqu'à plus soif. Enivrez-vous, de sucre, de prune ou de fée, mais enivrez-vous: ils sont là pour ça. Dimanche. A la Maroquinerie. Les nuits de l'alligator vous ouvrent grand leur gueule…

Tranché Vif


"J’aurais pu, fort de ma longue cheville d’artefacts turgescents, te prendre par derrière et par devant sans que tu t’en rendes compte, entre deux balbutiements oraculaires, ma pauvre, la façon de, la façon dont, ne me fais pas rire. Mais tu me fais penser, structurellement parlant, à ces types, excuse-moi ne m’excuse pas, qui, ayant une infra bite et un méga ventre, ont fini par s’imaginer à l’heure de la miction que leur parabole urinée sourdait tout droit de leur nombril, par ailleurs lui-même invisible, et qui du coup portent un regard nouveau, et navré, sur l’origine de toutes choses – dont eux. Prends ces métaphores pour ce qu’elles sont : des images valant dix points, des memory card pour illettrés. J’entends tes propos comme on sent ronfler la circulation derrière la vitre. Je n’ai aucune envie de les conduire ou de vérifier leur niveau d’huile. Mon programme est chargé comme une mule et têtu je suis. La pression est énorme, le calendrier caquette, regarde un peu autour de toi. Tous ces veaux vêlés, ces mues privées de proprios, ces élans orphelins qui jouent les lemmings. Non, vraiment, merci, tu peux garder pour toi ces immenses plumes d’autruche qu’aucun cul aviaire ou autre ne saurait qualifier d’aérodynamiques. Tes ralentis m’impressionnent, certes, j’y perçois un tâtonnement, une réflexion, j’en goûte même les charmes ondulatoires, mais que veux-tu que je fasse d’une crème solaire parfumée à la vanille dans ce tunnel que je creuse avec des dents ? As-tu seulement idée du niveau des radiations ici-bas ? Non, tu palpites, toi, tu mitiges, tu dulcifie et tu atténues, tandis que j’arrache excave gratte gratte gratte – chacun de mes ongles est une proposition, chère petite, l’entaille cochée à même ta peau de poupée. Je ne vacille pas, moi, au bord d’un abîme de coton. Je ne caresse pas, moi, les courbes suaves du possible, en vérifiant dans le rétroviseur que ouf c’est bon ils sont toujours là faisons comme si de rien n’était. Non. Je m’articule à mes déplaisirs s’il le faut, n’hésite jamais à sectionner, ridiculiser, et quant aux souvenirs que j’ai pu garder d’une enfance permets que je m’esclaffe ! Aux oisons, pour me torcher, je préfère les chromos si tu vois ce que je veux dire. En d’autres circonstances, je le reconnais, sous d’autres cieux si ceux-ci méritaient encore cette pieuse appellation, je t’aurais peut-être « vue », c’est-à-dire : abordée. C’est-à-dire : foutue. Ne le prends pas mal. On ne se refait pas. Mais le programme, biquette ! Le Plan ! Le pain, la planche, le couteau ! Tu veux des exemples ? Je ne suis pas un distributeur automatiques d’exemples, garde ta pièce, trouve-lui une autre fente plus adéquate, ok ? Tu veux des preuves ? Soit. Il existe en ce monde soixante-deux manières d’aborder un problème mais je n’en connais qu’une dès qu’il s’agit de le résoudre. Laquelle ? Parce qu’en sus tu voudrais des tuyaux, des conseils que tu pourrais faire tranquillement griller sur le barbecue de ton incurie non mais je rêve et si je m’éveille prends garde à toi. La vérité c’est que tu vis dans la peur et la panique et la possibilité du pire en te disant que le paysage, décidément, ne change pas tant que ça. La vérité c’est que tes déhanchements manquent de conviction. Je dis ça pour ton bien, encore que ton bien ne soit pas la priorité number one de mes priorités tu t’en doutes bien. Je dresse chaque jour des chacals que la nuit disperse : oui, moi aussi je peux graver ce genre d’énoncé sur la pierre du n’importe quoi. Mais je préfère prendre cette pierre à deux mains et la balancer dans la mer, puis compter, calculer, établir le diagramme des ondes concentriques qui s’efforcent de multiplier le quotient de la masse par l’indice de pénétration ou quelque chose de ce genre."

(Extrait de Coulée Douce & Tranché Vif (LogoMachine 1), à paraître.)

C'est Byzance…


"Dans l’avion qui l’emporte, que dis-je, qui la transporte jusqu’aux portes d’Istanbul, la jeune europaïenne Pomponette Iconodoule – et je te jure que c’est là son véritable nom ! – se demande pourquoi elle a choisi, en guise de destination à ses pérégrinations, la ruche stambouliote plutôt que Rouvres-les-Vignes ou Chicago, quand : cliqueti cliqueta ! l’hôtesse à la solde des suaves Turkish Airlines plante son regard duty free dans les yeux de Pomponette et lui demande dans un roulement de cédilles si elle préfère la meat ou les pasta, interrompant du coup un processus d’interrogation dont on peut situer l’alpha quelques deux jours plus tôt, quand P.I. (ou « Péi », pour ses amants), lasse de cette antique Europe aux pesants parapets, s’est opodotcomisé vers une destination au, oui, elle l’espère, soleil, avec pour improbable horizon les bras de son amant Soliman Rastaquouère.
Du vin, oui, wine but white, une petite bouteille de 27cl, lütfen very much, merci (qui plus est en turc), et tant pis si l’hôtesse feint de ne rien comprendre au berlitzeries de la môme Iconodoule. Un trou d’air vient rappeler à chacun que l’atmosphère terrestre est un vide mal entretenu, truffé de nid-de-poules. L’avion doit survoler l’Italie, ou la Bulgarie, peu importe, Paris n’est plus qu’un pois chiche à l’ouest de l’Occident, une ville livrée aux touristes, avare en éclaircies et minarets. Et sweet Pomponette de soupirer un peu : elle ne connaît de la Turquie que l’ombre virtuelle de la Corne d’Or, entrevue sous les draps et à même l’étreinte d’un amant de passage, le peu loquace Soliman Rastaquouère. Elle réclame bientôt une nouvelle mini-bottle, heurtant les convictions musulwomanes de l’hôtesse et réveillant son voisin d’accoudoir, un trop jeune trader en tapis, qui croise et décroise douloureusement les jambes à chaque goulée qu’avale notre Pomponette. Dix minutes plus tard, Péi dort, de ce sommeil d’assis dont seule une altitude de 8 500 mètres a le secret. L’heure se décale d’elle-même dans l’horloge biologique de Pomponette Iconodoule, tik-tok, chaque petit rouage saute un cran, le fin sablier de ses espoirs forme un cône aux flancs fragiles. Un grésillement d’ud, involontairement produit par les réacteurs, s’insinue dans les oreilles de miss P.I. : c’est déjà Byzance… "

(Extrait d'une nouvelle parue récemment dans le numéro spécial littérature de Vice Magazine)

Le Pont d'Or de Seth


Ils se garent enfin devant la Marina.
Les eaux bleues de la baie paraissent tachetées
De pétales luisants. L’air pur d’Octobre n’a
Jamais été aussi sain et a dispersé

Les lambeaux de brume en un geste radieux,
Et au-dessus de l’immense opacité bleue
Un lavis azuré laisse enfin apparaître
Le grand pont suspendu, qui n’attendait pour naître

Qu’une belle éclaircie : ses deux tours imposantes,
D’une nuance orange et aux longues travées
– Un des plus grands au monde jamais édifié –

Dont les câbles d’acier, sous une pluie battante
Ou sous le fier soleil, dans les tempêtes vives,
Enjambent le détroit et unissent les rives.

(Vikram Seth, The Golden Gate, à paraître en sept 08 chez Grasset)

Arte Emma


Samedi 1er mars 2008, sur Arte, dans l'émission Metropolis, à 20h15:

Madame Bovary vue par Claro
Qui est Emma Bovary ? Qui serait-elle aujourd’hui ? L’écrivain Claro y répond à sa façon avec son roman Madman Bovary, une variation autour de Madame Bovary, un voyage au centre du texte de Flaubert sur fond de rupture amoureuse. Traducteur de nombreux écrivains anglo-saxons dont Salman Rushdie, éditeur de la collection Lot 49 au Cherche Midi, Claro signe ici son dixième roman en s’appropriant un chef-d’œuvre de la littérature française du 19ème siècle. Quelle est l’influence de Flaubert sur son propre style ? Comment les deux langues se contaminent-elles ? Rencontre avec Claro.